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Le coin des lecteurs

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mardi, novembre 17 2009

Aurélien de Louis Aragon

Que dire sur ce magnifique roman « d’amour » ? À part peut-être que c’est un chef-d’œuvre de la littérature classique. A la fois froid et touchant, mêlant l’amour et la guerre, Aragon a su y imprimer un réalisme qui fait tout le charme de cet ouvrage. Dans une écriture fluide, douce et harmonieuse Aragon nous livre le secret du « jeu amoureux ».

« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. » Voila comment Aragon débute cette histoire qui pourtant sera une belle histoire d’amour entre Aurélien et Bérénice. Même si parfois certains passages « traînent en longueur », nous sommes néanmoins emportés par cette bouleversante tragédie. Tragédie dans laquelle on retrouve à de nombreuses reprises la présence de Racine et de sa Bérénice, qui inspire le personnage de Bérénice Morel (tel est le nom de l’héroïne) mais certainement aussi Aragon dans l’écriture de son œuvre.
Œuvre que je qualifierais de difficile de par sa taille (c’est un « pavé ») mais aussi par la beauté de sa langue classique. Aragon nous fait vivre au travers de ses personnages une autre époque, où nous pouvons découvrir des styles de vies différents des nôtres, mais aussi des personnages historiques tels que le peintre Picasso, car le roman mêle étroitement personnages inventés et personnages réels. Il nous fait aussi découvrir la ville de Paris au travers des multiples errances d’Aurélien. Mais il nous montre aussi la tristesse des âmes des hommes partis et revenus de la guerre de 14, qui, si elle ne les a pas tués, les a détruits de l’intérieur, et leur reconstruction est lente et douloureuse ou ne se fait jamais.

C’est donc l’une des plus belles histoires d’amour qu’il m’ait été donné de lire, Aragon a joué du réalisme comme il a su jouer des sentiments de ses personnages principaux, la mélancolie, le mal de vivre, le « goût de l’absolu ». On n’oublie pas Aurélien et Bérénice. C’est un roman envoûtant et que je relirai à coup sûr.

Photo de couverture : Man Ray, le masque de la noyée de la Seine, dont Bérénice est le reflet.


 

dimanche, octobre 18 2009

Le Combat d'hiver - J. C. Mourlevat

Quand Milena, Hélène, Milos et Bartolomeo, quatre adolescents orphelins, découvrent leurs véritables identités et décident de s’enfuir de leur pensionnat-prison aux règles drastiques pour suivre les traces de leurs parents, des opposants au régime exécutés par La Phalange quinze ans plus tôt - ils se lancent dans un combat à l’issue incertaine.

Survivront-ils aux hommes de La Phalange qui les traquent, aux cruels jeux du cirque et aux Homme-chiens ?
Résisteront-ils à l’hiver glacial, seuls dans la campagne immaculée ?
Feront-ils enfin tomber la tyrannie au profit d’un gouvernement plus juste ?
Le récit captivant et émouvant d’un lutte pour l’amitié, l’amour et la liberté.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui se lit, de préférence, avec une bonne boîte de mouchoirs. En effet, l’auteur a si bien manié les sentiments et les émotions de ses personnages qu’il nous les fait ressentir, à nous, lecteurs passionnés et avides. L’intrique est assez simple bien qu’originale, mais c’est une histoire d’amitié, d’amour et de justice idéaliste qui, sous la plume du romancier, nous saisit pour ne plus nous lâcher. En bref, un roman à lire au plus vite.

Couverture

vendredi, octobre 16 2009

Les Thanatonautes - Bernard Werber

Couverture Après la Vie, il y a la Mort et Après ?

Cette question tourmente les hommes depuis des millénaires. Un livre va peut-être nous fournir des réponses... D'étranges expériences sur des prisonniers se déroulent dans les sous-sols de Fleury-Mérogis: deux amis d'enfance, Michael Pinson et Raoul Razorbak accompagnés d'une équipe de chercheurs veulent enfin coloniser ce territoire inconnu qu'est le royaume des morts. Face à l'obscurantisme du reste du monde, ils vont apporter la lumière sur ce tabou de toujours. Le jeu en vaut-il la chandelle ? L'Humanité est-elle prête à cette découverte ? Rien n'est moins sûr...

J'ai tout simplement adoré ce livre pour sa simplicité d'écriture et l'aventure extraordinaire que mènent les personnages. C'est une aventure contre l'ignorance, mais aussi contre eux-mêmes, leurs peurs et leurs tabous. La curiosité du lecteur est mise à l'épreuve à chaque difficulté rencontrée. Y arriveront-il ? Et si oui à quel prix ? Ce sont les questions qui accompagnent pendant toute la lecture. Tous les livres de Bernard Werber contiennent une énigme: celui-ci ne déroge pas à la règle : après les triangles des Fourmis, le cercle des Thanatonautes occupe l'esprit pendant toute notre lecture et le narrateur, sadique, ne daigne révéler la solution qu'à la toute fin. Seul point négatif important à mon goût : l'amour un peu trop mièvre bien qu'il amène parfois à des retournements de situations passionnants. Un livre à lire et à relire..

samedi, avril 19 2008

"Tais-toi mon coeur..."

« Imperceptiblement, je me laisse tomber amoureux. Perceptiblement, aussi. A l’intérieur de mon horloge, c’est le jour le plus chaud du monde. »

En effet, tomber amoureux, c’est un problème pour Jack, ce petit rouquin né le « jour le plus froid du monde », c'est-à-dire le 14 avril 1874, un siècle avant son auteur, Mathias Malzieu, avec le cœur gelé. La sage-femme, le Docteur Madeleine, mi-chaman, mi-sorcière, a installé une « prothèse-horloge » qui lui permet de vivre. Mais il devra pour cela suivre ses commandements …

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mercredi, février 20 2008

"R'Aimons Queneau"

« Doukipondonktan ? »'' se demande Gabriel au début de Zazie dans le métro, certainement le roman le plus connu de Raymond Queneau. Ce danseur travesti dans un cabaret de tantes doit s’occuper de sa petite nièce, Zazie, pendant deux jours.
La petite a la langue bien pendue, ses « mon cul » à chaque fin de phrase choquent, et son histoire est originale… Imaginez que sa mère a fendu le crâne de son père pour la protéger … Bien des péripéties suivent l’arrivée de Zazie à Paris, mettant en scène un bus de voyageurs franchement collants, un vrai-faux flicmane-satyre, la grenadine de Tonton Gabriel… Et bien sûr l’obsession de Zazie pour le métro.

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jeudi, février 14 2008

Stupeur et tremblements d'Amélie Nothomb

Dans Stupeurs et tremblements, Amélie Nothomb raconte ses premiers pas d'occidentale à Yumimoto, une importante entreprise japonaise. Sous le regard de Mademoiselle Mori, seule femme de l'étage où travaille l'auteur et à qui elle voue une véritable admiration, elle va essayer de s'intégrer au mieux. Cependant, sa maladresse liée aux règles strictes de la vie japonaise va la faire régresser dans la société et au sein même de son entreprise. En effet, elle va passer d'un poste médiocre, insignifiant et inutile (secrétaire à qui on ne confiait aucune responsabilité) à un poste encore moins reluisant: gardienne de toilettes.

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mardi, janvier 22 2008

"L'Affaire Jane Eyre", Jasper Fforde

Si un jour vous apercevez réellement un personnage de Dickens, si vous vous voyez aux commandes d’une étrange voiture au beau milieu d’une chambre d’hôpital, si vous avez fait une guerre qui s’est pourtant terminée il y a plus d’un siècle, si vous voyagez dans le temps et si enfin, vous parvenez à entrer dans un livre et à changer le cours de son histoire, deux hypothèses très simples s’offrent à vous :

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mardi, décembre 11 2007

Une nouvelle insolite

Dans son recueil Derrière chez Martin, dont le titre parodie le roman de Marcel Proust Du côté de chez Swann, Marcel Aymé nous présente une nouvelle fantastique… Fantastique? On ne peut en fait pas utiliser ce terme, si on en croit la préface (fortement ironique, bien entendu) du recueil. La nouvelle s’intitule donc Le Temps mort. Encore une parodie? Avec Marcel Aymé, le temps n’est ni perdu ni retrouvé, il est… mort.

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El Verdugo ou un Balzac sans descriptions

Le titre de la nouvelle El Verdugo, mot inconnu de mon répertoire linguistique car espagnol, a d'abord éveillé ma curiosité me donnant l'envie de la lire. El Verdugo, que signifie donc ce mot ? Cette histoire se déroule durant la Guerre d'Espagne sous le Ier Empire.

Tous les événements s'enchaînent rapidement. La répression sanglante des soldats français à Menda va coûter la vie aux Léganes. Cette famille d'aristocrates était à l'origine du soulèvement des Espagnols, cause de la répression.
- Mais El Verdugo ? - Victor Marchand, officier français, va perdre son rôle de personnage principal au « profit » de Juanito, fils aîné des Léganes. Chargé de décapiter sa famille pour sauver son nom de l'oubli - passage de la nouvelle qui laisse sans voix – il restera seul donc avec les fantômes de son passé. Le Roi d'Espagne donnera à Juanito le titre d' « El Verdugo » ou, plus simplement en français, « le Bourreau ».

Récit passionnant et dynamique, procurant des émotions poignantes à la fin, Honoré de Balzac signe ici une excellente nouvelle historique à la hauteur de son génie et de son oeuvre majeure : La Comédie Humaine.

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